La production participative d’espaces publics temporaires en temps de crise

Le recours à la participation est-il la solution pour l’aménagement urbain en temps de crise ? C’est le choix qu’a fait la municipalité de centre-droit de Barcelone, arrivée à la tête de la ville en 2011, en mettant en œuvre le Plan « Buits ». Elle subventionne ainsi les associations et autres collectifs qui entretiennent les friches urbaines en y développant des activités approuvées par elle, en attendant que la manne revienne… et retrouve une meilleure utilité à ces espaces publics.

Espérons (naïvement?) que ce ne soit pas qu’une solution trouvé par le libéralisme pour valoriser économiquement des espaces urbains a15586672465_50938790bd_mvant qu’ils ne reviennent aux promoteurs ou développeurs, via le bien connu processus de gentrification. Ce serait le comble pour des collectifs qui justement essaient de développer des modèles économiques alternatifs au système dominant. Ou est-ce que ces espaces autoproduits en marge finiront par démontrer le non-sens du modèle actuel, pour finir par le démonter et le dépasser?.

Défendons la place de ces modes de production urbains autogérés de manière systématique dans les délaissés, interstices urbains et dans projets d’aménagement. Vers une Zone UA (Urbanisme Autogéré) dans les PLU?

http://www.metropolitiques.eu/La-production-participative-d.html

quelques extaits :

« Ces délaissés, ou friches urbaines, sont soumis à des trajectoires de mutation extrêmement hétérogènes. En particulier, certains de ces espaces sont marqués par un temps de veille, d’attente prolongée, propice au développement d’usages temporaires – activités alternatives culturelles, sociales ou artistiques, autorisées ou non – qui dès lors remettent en question les temporalités de l’aménagement et aussi l’aptitude de l’urbanisme à introduire plus de flexibilité. Considérer les usages temporaires et non planifiés est une manière de promouvoir la capacité à s’adapter plus facilement aux aléas du marché en accentuant la flexibilité et la mutabilité des espaces (Urban Catalyst 2007). Ce n’est ainsi plus seulement la durabilité des espaces et projets urbains qui est recherchée mais leur aptitude à faire face aux crises et à l’incertain. Cet enjeu s’inscrit dans la vague actuelle de remise en question des paradigmes de l’action publique, particulièrement dans les pays anglo-saxons, au travers de la notion de résilience urbaine. Anticiper les conséquences de la multiplication des délaissés dans un contexte post crise économique – « credit crunch » – va de pair avec l’impératif de faire face à des aléas majeurs (terrorisme, changement climatique par exemple – cf. « resilience of the everyday city », voir Coaffee et al. 2008 ; Coaffee 2008, 2010). Vis à vis des espaces en déshérence, il s’agit de rompre le cycle classique de la récupération des friches qui vise systématiquement à un réaménagement planifié des espaces délaissés et au contraire permettre à des usages non-planifiés de se développer sur ces territoires et de favoriser leur régénération. »

Outils de flexibilité et de régénération à long terme

« Quelles conclusions dégager pour la construction d’une ville spatialement plus résiliente, apte à anticiper, faciliter et promouvoir les usages temporaires dans un contexte de crise ? La résilience spatiale repose sur l’aptitude à introduire plus de flexibilité dans le système de planification afin de faciliter sa capacité à s’adapter aux chocs de diverses natures et ainsi permettre à des acteurs atypiques d’investir des espaces et dès lors d’interférer sur leur mutation. Typiquement, les usages temporaires sont un des outils de cette flexibilité et sont une forme d’anticipation et de pari sur le renouvellement des espaces et territoires en déshérence. Deux types d’usages temporaires peuvent être identifiés : 1) comme alternative à une remise immédiate (et impossible) sur le marché, pour influencer la valeur marchande d’un espace et encourager son redéveloppement à court ou moyen terme – ce qui implique une explicitation immédiate de telles stratégies vis-à-vis des acteurs atypiques, ainsi aptes à rebondir rapidement une fois la période de veille achevée ; 2) comme moyen de démontrer que le contenu des projets élaborés de cette façon durant un temps de veille peut jeter les bases de projets innovants de renouvellement à long terme, fondés sur une stratégie de régénération urbaine, culturelle et économique. »

http://www.metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-ordunagiro-jacquot.pdf

 

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