La résilience désigne à l’origine la capacité d’adaptation et de récupération d’une personne à la suite de difficultés. Depuis les années 2000, ce mot s’est peu à peu appliqué à d’autres entités, à tout ce qui est capable de surmonter des épreuves, ou des crises pour atteindre de nouveaux équilibres.

Il permet de faire face à l’incertitude des systèmes complexes. Or, la ville est dotée d’une extrême complexité, tout comme l’être vivant. Le concept de résilience urbaine découle directement du concept de résilience écologique, définit par l’écologue canadien Holling. Il considère la résilience comme la quantité des désordres qu’un écosystème peut absorber tout en conservant ses fonctions. Dans sa théorie, les systèmes complexes sont soumis aux changements perpétuels de leurs milieux, hautement imprévisibles, et s’auto-organisent selon des réactions situées à plusieurs échelles d’espace et de temps.

Principalement resté dans le domaine de la catastrophe, le concept de résilience urbaine s’élargit à d’autres facteurs, à d’autres types de crises, moins brutales, mais plus profondes, telle que la crise découlant du pic pétrolier, abordé par les initiatives de transition. La résilience urbaine est un processus qui amène à l’homme de renouer avec son milieu, sans opposer ville et nature, pour construire un nouvel idéal urbain.

La résilience est la condition nécessaire à la durabilité (Folke et al., 2002; Klein et al., 2004). Elle est aussi la propriété d’un système (durable), qui reste à imaginer.

« améliorer la résilience augmente les chances d’un développement durable dans un environnement changeant où le futur est imprévisible et la surprise est probable » (Folke et al., 2002)

« Contrairement à la ville stable, sécurisée, hiérarchisée, optimisée et normée, chère au développement durable, la ville résiliente est flexible et transformable. Elle fonctionne en hétérarchie, limite les dépendances et multiplie interconnexions et redondances entre les différentes échelles de fonctionnement. Le risque fait partie de ses fondements, tout comme les ressources qui peuvent s’en dégager….La crise est révélatrice d’opportunités… » (Marco Stathopoulos, , dans Qu’est que la résilience urbaine?, revue Urbanisme n°381)

La ville résiliente est donc une ville

  • à la fois souple et résistante;
  • ouverte au changement, aux influences positives;
  • diverse, complexe mais constitutive d’un écosystème commun intégré, interconnecté et redondant;
  • ouverte aux autres et sur l’extérieur, tout en étant solidement ancrée dans son territoire;
  • qui réduit son empreinte écologique par sa frugalité et en s’appuyant sur des ressources locales et renouvelables,
  • interdépendante, elle fait l’objet d’un cycle permanent, avec un métabolisme bénéficiant d’un approvisionnement alimentaire et énergétique local,
  • non productrice de déchets, considérés comme des ressources;

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L’objectif est de développer une approche urbaine de la permaculture, en ayant Paris pour cadre d’action et de réflexion, dans une démarche proche des villes en transition. C’est à dire une ville viable et résiliente. Ce site vise à:

  1.  informer sur la démarche, sur ses enjeux, ses projets,

  2. constituer un espace d’action, d’expérimentation pour développer une ville résiliente,

  3. promouvoir une « ville comestible » et développer la nature en ville,


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À l’origine ciblée sur l’agriculture, progressivement élargie aux autres champs de la société, la permaculture est une discipline parfaitement adaptée aux milieux urbains denses, qui permet de voir la ville comme un écosystème global, où l’ensemble de ses éléments sont en interaction, autorégulés et productifs. 

La ville est un espace d’intervention idéal au sens où elle multiplie les supports, les interfaces, les microhabitats. La permaculture permet ainsi d’opposer une densité naturelle (biodiversité) et utile (nourriture, régulation thermique, cadre de vie, …) à une densité humaine et bâtie. Concrètement, parmi les terrains d’application de la permaculture à paris : 

  • reconquérir les délaissés urbains, les friches, tout en impliquant les parisiens, dans la reconquête de ces espaces. Ce qui permet ainsi de remplir plusieurs objectifs : développer la nature en ville tout en créant du lien social,

  • reconquérir le cadre bâti (toit, murs, etc.)

  • redéfinir les liens à l’échelon régional en favorisant la création d’une ceinture maraîchère autour de l’agglomération dense, pour favoriser de productions locales, dans une optique de sécurité alimentaire,

Le mouvement des villes en transition a été fondé par un professeur de permaculture, et est donc fortement lié à cette discipline. Ce mouvement, en plein développement (une trentaine de groupes en France, plusieurs dans l’agglomération parisienne), et s’appui ainsi sur des initiatives existantes tel que des jardins partagés, des Amap, etc., pour mobiliser habitants et bâtir une ville « post carbone ».

Ce qui peut être fait à Paris :

  • recenser les espaces à reconquérir, les toits susceptibles d’être végétalisés,

  • établir un plan d’action pour la valorisation de ces espaces, en s’inspirant de cette discipline et en mobilisant les habitants,

  • développer des plantations utiles pour la ville : concept de ville comestible, avec arbres fruitiers, développer les plantes mellifères, etc., tout favorisant la biodiversité,

  • développer un plan de végétalisation des pieds d’arbre,

  • multiplier les forêts urbaines, suivant les techniques de la permaculture (recréation d’un écosystème riche, productif), notamment aux abords des infrastructures,

  • créer un ou plusieurs lieux d’expérimentation en permaculture à paris intramuros, à but pédagogique,

 

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