LA Forêt du Grand Paris
Le 7 février 2012, Maurice Leroy, ministre de la ville chargé du Grand Paris et Patrick Braouzec, président de Paris Métropole, ont remis le label Grand Paris à vingt-deux projets dont celui de l’aménagement de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt à Michel Vallade, maîre de Pierrelaye et Jean-Christophe Poulet, maire de Bessancourt et président de l’Entente*
Les objectifs du projet retenu par le jury qui sont :
– de créer d’ici 2017 une forêt périurbaine de 1000 hectares ,
– de maintenir l’activité agricole sur 400 hectares environ de terrains non pollués,
– d’urbaniser des franges avec la création de 6000à 8000 logements, d’activités économiques et d’équipements publics,
– de valoriser le patrimoine naturel de la plaine agricole.
Cette plaine est connue pour être maudite, puis qu’elle a accueillie pendant des décennies les boues d’épandage des égouts parisiens. Jusqu’au moment où compte tenu de la gravité de la pollution on a interdit toute culture vivrière.
L’idée d’y implanter une forêt est donc bienvenue et peut facilement bénéficier à la communication du Grand Paris. Puisqu’elle contribue à donner forme à la ceinture verte régionale. Mais «LA » forêt risque d’être bien seule, puisque le reste de la ceinture verte est loin d’être continu et risque d’être gravement attaqué plus par certains projets, labellisés Grand Paris Justement (Triangle de Gonesse, plateau de Saclay etc.) et localisés par contre sur des terres vraiment fertiles. C’est à dire pas trop polluées. Si le Grand Paris a justifié son utilité pour réaliser un métro Express (c’est à dire une boucle continue à l’échelon régional), la création d’une ceinture verte devrait pouvoir être effective à moindre frais et en toute logique. A condition de démonter la valeur ajouté apportée par cette ceinture, qui va au delà de l’intérêt paysager ou de la captation du carbone (ce qui ressort principalement du projet de forêt Pierrelay-Bessancourt). C’est à dire que cette forêt pourrait avoir des fonctions multiples, combinant l’agroforesterie (ou « forêt comestible »), production de bois, réserves de biodiversité, lieux de respiration pour la ville etc.
Ce serait une réactualisation des projets de Colbert, qui ont donné naissance à la forêt de Tronçais (connue pour ses Chênes), à la forêt des Landes (première forêt d’un seul tenant en Europe), connue pour sa monoculture de Pins. Le rôle de l’Etat démontre son importance pour ce type d’opération, à condition de s’ouvrir aux intérêts multiples et locaux d’une véritable forêt.
D’autant que d’après le ministre de la ville, il s’agit d’« une plantation expérimentale » . Reste à voir dans quelle mesure il s’agit d’une expérimentation. Pour l’acquisition des terrains, la plantation de la forêt et son entretien, l’Etat apportera son concours dans le montage d’un groupement d’intérêt public, qui rassemblera les commune de l’Entente* intercommunale et la ville de Paris.
Notons qu’initialement, le projet de forêt était prévu à Roissy, dont le territoire est finalement dévolu aux activités logistiques, commerciales et loisir (Aéroville et Europacity).
L’idée avait déjà été évoquée dans le discours « fondateur » de Nicolas Sarkozy d’avril 2009, proposant de « planter une nouvelle forêt d’un million d’arbres » – soit 2.500 hectares autour de Roissy -, pour « capturer treize tonnes de carbone par an« … et aussi une « augmentation de 30% des forêts franciliennes qui ferait baisser d’un à deux degrés la température nocturne pendant un pic de chaleur au centre de Paris« .
Donc affaire à suivre.
*l’Entente intercommunale pour la plaine de Bessancourt-Herblay- Pierrelaye regroupe 7 communes : Bessancourt, Frépillon, Herblay, Méry-sur-Oise, Pierrelaye, Saint-Ouen l’Aumône et Taverny