Que faire des autoroutes?
↑Dessin : Victor Locuratolo
Les infrastructures autoroutières, marquent profondément le territoire qu’elles traversent, par leur dimension, les ruptures qu’elles créent au sein du territoire, la pollution de l’air et les nuisances sonores. Elles sont essentiellement dédiées à des déplacements à longue distance, elles handicapent le territoire plus qu’elles ne l’alimentent. Leur insertion dans le milieu urbain est souvent problématique et l’impact sur le territoire visible.
Réfléchir à leur devenir impose d’intégrer les perspectives socio-économiques et conjoncturelles liées à ce type d’infrastructure, notamment l’augmentation du prix du pétrole, l’évolution des modes de déplacement, la diminution des flux de transit. Ainsi, une forte réduction des déplacements individuels sera prévisible, même avec le développement de sources d’énergie alternatives (agro-carburant ou véhicules électrique, hydrogène), qui ne répondront qu’à la marge aux besoins.
Le trafic autoroutier a déjà chuté en 2008 pour la première fois en France. De nombreuses radiales autoroutières voient d’ailleurs leur trafic baisser en Ile de France. Il s’agira ainsi d’anticiper sur ces évolutions et de prévoir en conséquence l’adaptation à terme de l’infrastructure. De nombreux pays ont déjà commencé à réintégrer ces ouvrages, dans une logique de proximité et en intégrant les préoccupations environnementales.
C’est le cas de Séoul (Corée du Sud) a ainsi annoncé en 2008 un programme d’aménagement de 207 kilomètres de pistes cyclables sur les voies rapides de la capitale coréenne d’ici à 2012. En prévoyant notamment de réduire le nombre de voies dévolues aux voitures sur les principales voies de communication de la capitale. Des barrières de sécurité sont censées protéger les cyclistes des dangers possibles de cette cohabitation autoroutière. De manière plus radicale, certaines grandes infrastructures ont été résorbées et transformées. C’est le cas de la Cheonggyecheon highway, le Harbour Drive à Portland (USA), l’Embarcadero Freeway et la Central Freeway de San Francisco (USA). Des études montrent que la situation du trafic s’est améliorée depuis la destruction de ces autoroutes et leur remplacement par des parcs ou des rivières. (Etude de Yonah Freemark et Jebediah Reed).
Donc renaturons, ré-urbanisons, absorbons des infrastructures routières qui parasitent et déstructurent le territoire.
↑Cheonggyecheon highway – Avant – Après
↑pistes bagnolables. http://sandrominimo.blog.tdg.ch/archive/2008/week42/index.html
La résilience autoroutière :
1 – partage des voies avec des transports collectifs à haut niveau de service ou tramway,
2 – limitation à 70 km/h de la vitesse sur les autoroutes urbaines (sauf transpots collectifs),
3 – Implantation de vélo routes et reconquête naturelle,
4 – Urbanisation des rives et transformation en boulevard urbain, à circulation automobile restreinte;